La démission du chef de gouvernement britannique fin mai :
Le dernier accord présenté ayant été rejeté à trois reprises, la date du Brexit est maintenue au 31 octobre 2019.
Après l’annonce de la démission de Theresa May le 24 mai, ce sont dix candidats qui furent dévoilés le 10 juin pour prendre sa succession.
La première ministre quittera ses fonctions une fois son successeur désigné, la semaine du 22 juillet, qui sera en charge de la mise en œuvre du Brexit.
Dix prétendants à la succession et 4 orientations possibles :
Si les conditions dans lesquelles le Brexit se déroulera restent floues, le gouvernement britannique a bel et bien l’intention de s’atteler à sa mise en œuvre.
Si dix candidats se sont manifestés, ce sont quatre orientations qui se profilent, avec une voie de plus en plus étroite pour la possibilité d’un non-Brexit ou même d’un Brexit soft.
Quatre courants se profilent :
- Les pro « no deal » :
Andrea Leadsom, ancienne ministre chargée des relations avec le Parlement
Esther McVey, ancien ministre du Travail
- Les anti « no deal » :
Matt Hancock, ministre de la Santé
Rory Stewart, ministre du Développement international.
- Les pro « no deal » au 31 octobre :
Boris Johnson, ancien maire de Londres
Sajid Javid, ancien ministre de l’Intérieur
- Les anti « no deal » au 31 octobre :
Mark Harper député du parti conservateur « Tories »
Jeremy Hunt, ministre des Affaires étrangères
Conséquences sur les négociations : la peur d’un durcissement
Quelle que soit la personne désignée, la Commission européenne refuse fermement de renégocier l’accord.
"Ce qui est sur la table a été négocié par la Commission européenne et approuvé par les États membres et l’élection d’un nouveau Premier ministre ne devrait pas changer les paramètres actuels, qui sont bien connus", a indiqué le porte-parole en chef de la Commission, Margaritis Schinas.
En visite à l’Eurotunnel de Calais début juin, Pierre Moscovici, dans ses propos recueillis par le journal La Voix du Nord, se veut rassurant sur la préparation des français face à un Brexit, quel que soit le déroulement : « Je viens à Calais dans une de mes fonctions qu’on connaît moins, celle de Commissaire aux Douanes. Le Brexit est un défi pour tous les pays européens (…) C’est un défi massif puisque 2 millions de poids lourds empruntent le port chaque année et 1,5 million le tunnel. Je veux dire bravo à Xavier Bertrand, qui a sonné le tocsin et a été entendu. Il y a eu un excellent travail de préparation par la Région, les services de l’État, les élus, les entreprises pour être prêts en cas de Brexit dur. Comme la date prévue initialement était le 31 mars, nous avons travaillé d’arrachepied pour créer les infrastructures, un nouveau système informatique douanier pour les contrôles automatisés, en minimisant l’impact pour les entreprises. Cinquante millions d’euros d’investissement ont été faits et 700 recrutements ont été faits dans les secteurs douanier et vétérinaire. On peut dire que la France est à la hauteur de l’enjeu et en pointe en Europe sur le sujet.»
Sur un hypothétique Brexit dur suite à la victoire des Brexiters, en revanche, le Commissaire européen fait état de son interrogation, mais demeure optimiste : « Il y aura bientôt un nouveau Premier ministre conservateur. Ce sera à lui ou à elle de dire quelle position il ou elle compte défendre. Or le parti conservateur demeure divisé, certains refusant absolument le no deal. Les risques restent puissants, mais les chances d’un accord continuent d’exister. Ne faisons pas comme si l’affaire était faite. Et quel que soit le scénario retenu, il peut aussi y avoir une extension (au-delà du 30 octobre) discutée au prochain Conseil européen. Le no deal n’est dans l’intérêt de personne. »
En outre, plane encore le doute sur le coût exorbitant du divorce entre les deux entités, et des menaces, notamment de Boris Johnson, de ne pas régler la facture à l’UE.
Les discussions se poursuivent outre Manche...